L’envers du décor

L’envers du décor

Derrière nos airs adolescents, notre vie nomade et la compagnie de notre lapin, vivre d’une activité photographique documentaire suppose une maîtrise optimale des flux de trésorerie et plus globalement la mise en place d’un modèle économique pertinent.

Ce modèle économique, nous l’avons préparé et mis en œuvre progressivement sur plusieurs années. Il a fait l’objet de mûres réflexions qui nous ont conduits à quitter peu à peu une vie « traditionnelle » au profit d’une vie nomade et d’un engagement total en faveur de la photographie.


Premier voyage, découverte d’une vie sur la route

2015, le contexte de la « crise » migratoire et son traitement médiatique nous conduisent à prendre la route pour aller voir, là-bas, ce qu’il s’y passe.

Train/avion/hôtel, le budget d’un tel voyage est impossible à financer sur nos seuls fonds propres. Une vieille Ford Escort break achetée 800 euros, quelques aménagements sommaires plus tard et nous prenions la route pour près de 5 mois depuis Calais jusqu’aux rives de la mer Noire en Bulgarie.

La découverte d’une vie nomade donc avec, bien sûr, toutes les erreurs afférentes : véhicule non isolé, entorses aux consignes élémentaires de sécurité (ne pas laisser nos sacs sur les fauteuils avant).

Malgré cela, cet apprentissage du nomadisme nous a conduits à faire preuve d’adaptabilité, de ressources et d’ingéniosité pour faire face à tout type de situation : tentative d’effraction du véhicule, problèmes mécaniques, etc.


Second voyage, confirmation d’une aspiration

2017, une poursuite pérenne de notre propos photographique nécessitait un véhicule plus spacieux nous permettant de nous déplacer rapidement, de façon économique tout en bénéficiant d’un relatif confort.

Le cahier des charges que nous nous étions fixés était contraignant, notre choix s’est alors porté sur un Peugeot Expert de 2007. Là encore nous avons nous-même aménagé ce véhicule mais cette fois, de façon beaucoup plus sérieuse.

Isolation, électricité, préparation spécifique pour résister au grand froid, nous avons dû approfondir nos connaissances.

Le off de nos prises de vue, outre le travail photographique réalisé, en amont ce sont des centaines d’heures de recherche, de lecture de retours d’expériences, de conception, de demande de devis, de réalisation.


Troisième véhicule, des besoins qui ont changé

2018, année de la mise à plat. Le temps d’occupation de notre logement parisien était devenu dérisoire au regard de son coût, nos besoins photographiques ont changé, notre véhicule n’est plus seulement un outil de production documentaire, il est plus globalement un logement et une station de travail.

Nous avons alors pris une décision radicale : quitter notre appartement et changer de camion. Ce choix entre dans le cadre de l’élaboration d’un modèle économique visant à minimiser les coûts tout en s’affranchissant de contraintes logistiques.

Ce troisième véhicule devait nous permettre d’être totalement opérationnels, de répondre aux demandes de nos clients et nous offrir un espace de vie permettant d’y vivre confortablement environ 6 mois consécutifs.

Notre choix du véhicule : un Peugeot Boxer, hauteur 2, longueur 2, 11,5 m3, seul modèle du marché à répondre à notre cahier des charges. Avec ce camion, nous atteignons ici nos limites, à la fois en termes financiers mais également en termes de praticité, d’encombrement et de discrétion.